Conçu avec Pierre du Besset
La future Grande Bibliothèque de Strasbourg (GBS) se trouve confrontée aux problèmes suivants :
Ses liaisons avec la ville sont problématiques quand un large public devra trouver sans détours le chemin de la bibliothèque.
Sa grande taille exige de construire des volumes excédant largement ceux du bâtiment Seegmuller et cela constitue un défi à l’idée de conservation du patrimoine.
Le bâtiment Seegmuller, encombré par sa structure, offre peu de dispositions pour accueillir un grand équipement public.
Face à ces problèmes, nous avons choisi d’en confondre les données : la GBS est à la fois architecture et infrastructure, nouvelle et ancienne, ouverte et encombrée.
Les options que nous avons prises tiennent en trois points.
Premièrement, la GBS se conforme à la morphologie du môle et à la disposition des bâtiments existants. La bibliothèque devient ainsi une structure urbaine de taille à générer ses propres liaisons avec l’environnement. Les passerelles, accès principal à la GBS, au lieu de descendre sur les quais du môle, traversent le bâtiment et l’ancrent dans la ville. L’accès à la bibliothèque se fait en terrasse sur les quais, en continuité avec les niveaux des berges et de la ville.
Deuxièmement, concernant le rapport entre le nouveau et l’existant, aucune distinction n’est établie qui marquerait une différence de statut ou de fonction. Vue de l’extérieur, la GBS constitue un long parallélépipède. Le bâtiment Seegmuller en est un segment. Il est englobé. A l’intérieur, comme il est impératif d’assurer la continuité du parcours des utilisateurs, les articulations entre parties neuves et anciennes sont inexistantes et la confusion entre les parties est recherchée . La continuité entre neuf et ancien est accentuée par le fait que les poteaux, murs et plafonds sont du même béton.
Troisièmement, concernant l’esprit et le fonctionnement de la GBS. Il est souhaitable de percevoir globalement une bibliothèque publique de cette ampleur et d’avoir d’emblée l’idée de son organisation. Depuis les passerelles qui y mènent, le promeneur saisit l’organisation de la GBS. Il comprend qu’elle est composée par l’enchaînement d’espaces différenciés : les espaces anciens encombrés et impressionnants, et les espaces nouveaux, spectaculairement libres. Ceux-ci agissent comme des attracteurs.