Dominique Lyon Architectes

Médiathèque de Troyes

Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
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Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes
Médiathèque de Troyes

Lauréat prix de l’Equerre d’Argent 2002
Finaliste prix Mies Van der Rohe 2003
Conçu et réalisé avec Pierre du Besset

La médiathèque est l’héritière d’une longue tradition de collection et de diffusion du livre spécifique à la ville de Troyes, où la première bibliothèque publique fut fondée au 17ème siècle. Elle conserve un fonds médiéval exceptionnel et possède la Bible de Saint Bernard de Clairvaux.
Le programme comprend, outre les espaces dédiés à la lecture, une salle patrimoniale contenant une collection ayant appartenue à l’Abbaye de Clairvaux et un « circuit patrimonial » consacré à l’histoire du livre à Troyes.
La bibliothèque de Troyes, si riche, est située au cœur d’un vaste ilot, en retrait des rues avoisinantes, derrière le parking d’un restaurant Mac Donald et au sein d’un environnement bâti sans qualité.
Telle que nous l’avons dessinée, la bibliothèque n’offre pas à proprement parler de façades. Car toute composition de façade renverrait à l’environnement bâti et entretiendrait la conversation avec des voisins exprimant des lieux communs.
Pas de façades donc, ni devant, ni sur les côtés, ni à l’arrière. Rien qui fasse autorité par le biais des limites. La géométrie du bâtiment reste incertaine et fuyante, d’autant que sont estompées les distinctions entre intérieur et extérieur, entre devant et derrière, entre matière et couleur, entre écrit et construit. La bibliothèque de Troyes tient plus du phénomène que de l’œuvre et elle gagne en ouverture, en générosité et en disponibilité.
La présence du bâtiment est constituée par la juxtaposition de très grands éléments disposés en bandes ou en nappes filantes. Ces éléments sont : le faux plafond en résille dorée, le faux plafond du rez-de-chaussée, la façade bleue, la salle patrimoniale, les magasins, l’escalier rose, le déambulatoire jaune, le texte, la mezzanine. Pour l’observateur, de tels dispositifs ne s’appréhendent pas d’un seul point de vue. La déambulation est nécessaire, au cours de laquelle s’acquièrent les impressions d’accumulation et de profondeur qui servent de métaphore à la lecture. Tous ces éléments échappent à l’échelle commune de l’architecture et la bibliothèque règle ainsi son rapport à la ville : elle est, par elle-même, un paysage urbain.
Ce qui est si grand risquant d’écraser, ces éléments sont engagés dans un jeu de couleurs. Leur impact devient relatif à une harmonie générale qui est impondérable.
Enfin, ce qui pèse néanmoins et reste de lieux communs architecturaux est pondéré par l’utilisation d’une phrase inscrite au rez-de-chaussée : c’est l’œuvre d’un artiste conceptuel américain, Lawrence Weiner. Elle utilise tous les moyens précités – la taille, la profondeur, la couleur – et concurrence la première des prérogatives du bâtiment (sa taille) sans abuser de son propre avantage (le sens) : la phrase est à la fois énigmatique et pertinente : « Ecrit dans le cœur des objets ». Elle est un contrepoint à l’architecture de la bibliothèque et une confirmation de son ambition culturelle. Le sens de l’œuvre se réfère au rapport entre l’écrit et les choses.

Maître d’Ouvrage : Communauté d’Agglomération Troyenne
Chef de projet agence : Alain Chiffoleau
Localisation : 7 rue des Filles dieu à Troyes (10)
Concours : septembre 1998
Livraison : décembre 2002
Programme : salle patrimoniale, circuit de visite, salle d’exposition, espace jeunesse, ateliers, salles de consultation, administration, magasins
Surface : 11 000 m²
Montant des travaux HT : 11.81 M€